mis à jour le 28 févr. 2024
L'investissement socialement responsable est une démarche qui intéresse de plus en plus d'investisseurs. Des épargnants particuliers, aux acteurs économiques qui participent aux levées de fonds, les critères sociaux et environnementaux sont devenus capitaux pour tous.
Le ministère de l'économie et des finances a donc choisi de créer le label ISR en 2016. Ce dernier permet de détecter plus facilement les fonds d'investissement répondant aux nouvelles attentes sur le marché financier. Dans cet article pratique, notre équipe vous propose de partir à la découverte de ce label, et du chemin à emprunter pour l'obtenir.
Le label qualité est un moyen d'information apprécié par les particuliers, qui peuvent savoir en un clin d'œil si une activité, une entreprise ou encore un fonds d'investissement s'inscrit dans une démarche correspondant à leurs attentes.
Le label ISR est caractérisé par un logo bleu en forme de rond, sur lequel on aperçoit une main ainsi qu'une feuille. L'illustration est particulièrement bien choisie, pour représenter les engagements environnementaux et sociaux pris par les entreprises disposant de ce label.
En effet, il s'agit d'une certification permettant d'identifier les fonds d'investissement qui répondent à des exigences en matière de lutte contre le changement climatique et d'engagement envers la société.
Les entreprises peuvent ainsi faire preuve de transparence, concernant la mise en œuvre d'actions bénéfiques à la société et à l'environnement. Du point de vue des consommateurs, cela permet de savoir en un clin d'œil, si leur épargne est utilisée sur des fonds éthiques.
Dès le début des années 2000, l'investissement socialement responsable ISR, prenant en compte des critères sociaux, environnementaux, mais aussi de gouvernance a commencé à intéresser les investisseurs. On a donc vu de nombreuses sociétés proposer des fonds ISR, sans qu'aucun label ne soit créé.
Le premier label ISR a vu le jour en 2009, créé par une filiale de la Caisse des dépôts et consignations. Il permettrait alors d'identifier les fonds d'investissement respectant des critères éthiques.
Ce n'est qu'en 2014 que le ministère de l'économie et des finances décide de légiférer autour des fonds ISR. Michel Sapin propose l'initiation d'un label gouvernemental. Il verra le jour en 2016. Il s'agit aujourd'hui encore du label que nous connaissons.
La création d'un label officiel poursuivait plusieurs objectifs. Il ne s'agissait pas seulement de faire preuve de transparence aux yeux des investisseurs.
Tout d'abord, on peut considérer que le label ISR est un formidable moyen de promouvoir les principes de la RSE. Ce qu'on appelle aussi la Responsabilité Sociétale des Entreprises est une démarche à travers laquelle ces dernières s'engagent. Ainsi pouvoir vérifier le positionnement des acteurs de l'économie du point de vue :
Ici, la performance économique de l'entreprise n'est pas laissée pour compte. Il s'agit effectivement d'une donnée absolument essentielle pour savoir si l'on souhaite investir sur un support financier. On laisse aussi place à d'autres critères éthiques.
Les conditions d'attribution du label ISR permettent ainsi de sensibiliser les investisseurs, concernant les impacts de l'activité sur laquelle il souhaite investir. Les investisseurs ne sont donc plus seulement invités à analyser les performances financières d'un fonds d'investissement. Les impacts sur la société, l'environnement ou encore la qualité de la gouvernance d'une entreprise peuvent être passés au crible.
Il s'agit véritablement de promouvoir une nouvelle façon de voir l'investissement selon les fameux critères ESG.
Il s'agit aussi d'offrir un cadre plus sécurisé aux investisseurs. Le label ISR permet de certifier la qualité de gestion financière. Cela assure donc de réduire les risques financiers auxquels s'exposent les épargnants.
Par ailleurs, l'analyse des engagements d'une entreprise, du point de vue de l'environnement peut laisser présager ses perspectives de croissance. En effet, sur tout les plans, particuliers comme professionnels semblent de plus en plus guidés par les enjeux écologiques. Une entreprise prenant position sur le sujet dispose donc éventuellement d'un avantage comparatif sur son marché.
Ce qu'on appelle ISR investissement socialement responsable répond aussi aux nouvelles attentes des investisseurs. Pour beaucoup d'entre eux, il n'est plus question d'investir sur une entreprise rentable, si cette dernière n'offre pas des conditions sociales acceptables à ses employés.
Sont aussi recherchés les engagements écologiques, permettant de réduire l'impact environnemental des activités. Le fait de disposer d'un fond labellisé ISR offre donc la possibilité aux entreprises de répondre aux attentes des consommateurs.
Pour obtenir le label, les entreprises doivent parfois effectuer certaines adaptations de leurs activités. Il faudra par exemple parfois trouver de nouvelles alternatives de production, pour réduire l'impact environnemental d'une entreprise. Les structures devront aussi repenser la façon dont leurs employés peuvent construire leur carrière ou encore faire appel à des acteurs locaux, pour un impact social positif.
D'une manière générale, le label peut donc stimuler l'innovation, pour tendre vers une économie plus responsable. C'est donc un cercle vertueux, on peut se féliciter le ministère de l'économie et des finances.
En poussant les entreprises à l'innovation, le label ISR contribue de façon non négligeable au développement durable. Meilleure gestion des déchets, réduction des dépenses d'énergie ou encore recherche de matière première plus responsable, les initiatives peuvent être nombreuses. Elles vont toutes dans le même sens : prendre soin de la planète.
Le label ISR va donc permettre de mettre en valeur l'engagement environnemental et social des entreprises qui en sont dotées. Cela peut représenter une valorisation économique majeure, grâce à un coup de projecteur.
Les entreprises sont par ailleurs amenées à exceller, pour respecter le référentiel du label ISR. Ce dernier peut jouer un rôle dans la prise de décision des sociétés, guidé par une volonté d'impact positif global. On souligne aussi la diversité des secteurs pouvant être concernés par la démarche.
Voici les démarches à effectuer pour obtenir le label ISR. Les fonds labellisés sont nécessairement passés par ces différentes étapes.
Avant toute chose, les entreprises souhaitant disposer de fonds labellisés ISR doivent sélectionner les produits financiers à labelliser. Il pourra s'agir de fonds d'investissement, d'obligations ou encore de fonds communs de placement.
Il faut aussi que ces derniers soient susceptibles de répondre aux critères ESG spécifiquement requis pour obtenir le label ISR. Dès cette première étape, l'appel à des prestataires externes comme Orki est incontournable, pour détecter les produits financiers potentiellement labellisables.
Il existe un cahier des charges précis, pour savoir comment obtenir le label ISR. Il repose sur les 6 piliers suivants :
Pour connaître précisément le cahier des charges à remplir, vous pouvez consulter le référentiel du label, mis à jour le 23 juillet 2020.
En France, il existe trois organismes pouvant délivrer le label :
Une fois le cahier des charges rempli, il suffit donc d'adresser une demande de certification à l'un des organismes précédemment mentionnés. Le dépôt des dossiers peut se faire en ligne. Il s'agit d'une démarche qui peut parfois sembler complexe, et qu'il faudra généralement confier à des prestataires externes.
Vient ensuite la phase d'évaluation et d'audit, à travers laquelle l'organisme certificateur va vérifier que les fonds ou encore les obligations répondent aux référentiels du label ISR. On va notamment vérifier si les critères sociaux et de gouvernance ont été pris en compte. L'impact environnemental de l'entreprise et ses engagements seront aussi passés au crible.
Il appartient aussi à l'entreprise, ou au prestataire qu'elle choisit de rédiger ce qu'on appelle un rapport ISR. Il doit détailler la manière dont le produit financier intègre les critères ESG attendus. Le rapport sera aussi examiné par l'organisme de certification. Il joue un rôle crucial dans la décision d'attribution du label.
Lorsque le produit financier est qualifié d'Investissement Socialement Responsable ISR et qu'il obtient le label, l'entreprise peut ensuite communiquer. Nombreuses sont les structures à choisir de faire la publicité de leurs produits financiers, grâce à l'obtention de cette labellisation.
En prenant un exemple simple, le client d'une banque souhaitant souscrire à une assurance vie, se verra proposer plusieurs fonds d'investissement. Ceux disposant du label ISR pourront être mis en avant.
Les entreprises peuvent aussi afficher le label sur leurs différents supports de communication.
Il n'y a pour l'instant aucune obligation à obtenir le label ISR, pour un produit financier. Il s'agit simplement d'une certification qualité, qui permet de mettre en avant ceux qui respectent certains critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. C'est aussi un outil de promotion pour l'investissement socialement responsable ISR et le développement durable.
Le label ISR représente un véritable défi pour les entreprises proposant des supports financiers. De façon très concrète, les épargnants et les investisseurs vont miser de l'argent sur un support. Cet argent sera utilisé pour développer une activité, et tendre vers une croissance économique.
L'obtention du label ISR peut stimuler l'intérêt autour d'un support financier. Les entreprises doivent donc investir pour innover et remplir les critères ESG. Il s'agit donc d'un véritable défi, qui semble guider les prises de décision dans de nombreux domaines.
Les entreprises doivent désormais trouver la bonne recette, entre rentabilité, respect de l'environnement, et impact social positif.
Comme toutes les initiatives, le label ISR est critiqué. On lui reproche notamment :
Malgré les mises à jour du référentiel du label depuis sa création, on souligne donc qu'il existe encore certaines carences. Par ailleurs, certains doutent encore de l'impact réel de l'obtention du label ISR, sur les choix des investisseurs et des épargnants.
Si le label ISR s'impose comme un incontournable, il doit donc encore évoluer pour prendre en compte les attentes des entreprises, des investisseurs et des épargnants. Il s'agit aussi de renforcer son impact sur le long terme.
Parmi les attentes des acteurs de l'économie, le label ISR devra donc renforcer ses exigences, notamment pour éviter le greenwashing. On note aussi les craintes de certains, concernant le choix des organismes de certification, qui peuvent être financés par des acteurs de l'industrie.
Pour finir, pour combler ses lacunes, le label ISR doit pouvoir proposer une analyse plus complète que celle proposée sous le spectre des critères ESG. Il ne s'agit donc pas seulement de mettre en avant les points positifs de l'entreprise, mais aussi de communiquer sur les points d'amélioration potentiels. les investisseurs pourront ainsi profiter d'une vision globale du produit sur lequel il souhaite miser.