mis à jour le 28 févr. 2024
Le crédit carbone est un élément central de l'échange de droits d'émission, une approche fondée sur le marché pour contrôler la pollution en proposant des incitations économiques pour réaliser des réductions des émissions de gaz à effet de serre.
Un crédit carbone est un terme générique pour tout certificat ou permis négociable représentant le droit d'émettre une tonne de dioxyde de carbone ou son équivalent dans l'atmosphère. Un crédit carbone est égal à une tonne métrique de CO2, ou son équivalent en autres GES.
Par exemple, un projet de plantation d’arbres qui permettra de séquestrer 1000 tonnes de CO2 se verrait attribué 1000 crédits carbone s’il respecte certains critères.
Le crédit carbone a été créé pour aider les pays à atteindre leurs objectifs de réduction des émissions fixés dans le protocole de Kyoto. Le protocole, adopté en 1997, a fixé des objectifs contraignants pour 37 pays industrialisés et l'Union européenne en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Afin d'atteindre ces objectifs, les pays ont commencé à acheter et à échanger des crédits de carbone pour compenser leurs émissions.
Le système de crédits de carbone a été critiqué pour son manque de transparence et de responsabilité, ainsi que pour son potentiel à créer des crédits "d'air chaud" qui ne représentent pas de réelles réductions d'émissions. Néanmoins, le crédit carbone reste un outil important dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans l'atteinte de la neutralité carbone des territoires.
Un crédit carbone est créé lorsqu'un projet réduit les émissions ou élimine le dioxyde de carbone de l'atmosphère. Par exemple, un parc éolien évite l'émission de gaz à effet de serre en produisant de l'électricité sans utiliser de combustibles fossiles.
Les émissions évitées sont mesurées, puis vérifiées par une tierce partie indépendante pour s'assurer que les réductions sont réelles, permanentes et supplémentaires. Une fois les réductions vérifiées, le projet peut générer des crédits carbone qui peuvent être échangés sur les marchés d'émissions.
Les cinq principaux critères permettant à un projet de générer des crédits carbone sont les suivants :
Riverse, un organisme certificateur émergent, se focalise sur l’émission de crédits carbone pour les projets de greentechs industrielles européennes.
Riverse a pour objectif de rendre circulaire l’économie européenne en proposant des mécanismes de compensation carbone qui permettent le développement de projets vertueux. Sa méthodologie transverse et modulable permet une certification plus transparente et efficace.
Gold Standard et Verified Carbon Standard sont des organismes de certification les plus importants au monde en matière de crédits carbone. La plupart des projets certifiés voient le jour dans des pays en développement.
Mais, plus récemment, le label Bas Carbone, créé en France, favorise la création de projets bas-carbone sur le territoire français, avec l'objectif d'atteindre la neutralité carbone du territoire
Il existe deux types de projets de compensation carbone :
Les projets d’évitement peuvent prendre plusieurs formes distinctes :
Les projets de séquestration impliquent des activités qui retirent les gaz à effet de serre de l'atmosphère et les stocker pour empêcher leur réémission.
La technologie dite de “Direct air capture”, en phase commerciale depuis peu, consiste à capturer du CO2 avec des machines et à le stocker dans la roche.
Les puits de carbone sont des systèmes naturels qui absorbent et stockent le dioxyde de carbone de l'atmosphère. Ce processus contribue à réguler les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre et peut aider à compenser le réchauffement climatique.
Les arbres et autres végétaux sont le type le plus courant de puits de carbone, car ils utilisent la photosynthèse pour convertir le dioxyde de carbone en matière organique.
Le sol et les océans peuvent également agir comme des puits de carbone, grâce à un processus connu sous le nom de pompe biologique. Dans ce processus, les organismes marins absorbent le dioxyde de carbone dissous et le transforment en carbonate de calcium, qui finit par se déposer au fond de l'océan.
Les puits de carbone jouent un rôle important dans la lutte contre le changement climatique. Mais, leur capacité à compenser le réchauffement de la planète est limitée à la fois par leur capacité et par leur aptitude à rester intacts au fil du temps.
Par exemple, la déforestation peut réduire la quantité de dioxyde de carbone que les arbres peuvent séquestrer, tandis que les incendies de forêt et l'érosion des sols libèrent le carbone stocké dans l'atmosphère. Alors que les températures mondiales continuent d'augmenter, il est essentiel de protéger et de préserver les puits de carbone existants tout en travaillant à en développer de nouveaux.
Ils peuvent être utilisés
Certains secteurs d'activité sont soumis à l'obligation d'acheter des crédits carbone, comme le secteur aérien.
Il existe deux principaux mécanismes de tarification du carbone : les marchés réglementés et les initiatives volontaires.
Le marché réglementé, tel que le système d'échange de quotas d'émission de l'Union européenne « EU-ETS », fixent un prix pour les émissions de carbone et permettent aux entreprises d'échanger des quotas.
Les initiatives volontaires, telles que la Carbon Pricing Leadership Coalition, sont des accords volontaires entre entreprises pour fixer le prix du carbone.
Il existe également d'autres initiatives visant à établir un prix mondial du carbone. Le Carbon Pricing Panel, par exemple, est un groupe de chefs d'entreprise, d'environnementalistes et d'économistes qui travaillent à l'élaboration d'un système mondial de tarification du carbone.
Le Partenariat pour atténuer changement climatique est une autre initiative qui vise à établir une approche mondiale coordonnée de la tarification du carbone.
Dans le cas d'une initiative volontaire, le prix peut varier de 5 € la tonne de CO2 à plus de 100 euros la tonne. Le prix des crédits carbone dépend de :
Le prix des crédits carbone réglementés a été peu élevés pendant longtemps. On observe néanmoins une hausse considérable depuis ces dernières années.
Le faible prix du crédit carbone réglementé a eu peu d'incitation au développement de technologies compétitives à faible émission de carbone.
Il est nécessaire que les prix se situent dans une fourchette de 30 €/tCO2 à 100+ €/tCO2 pour rendre possible possible l'émergence de technologies moins émissives.
Le marché européen du carbone a été créé en 2005 dans le cadre du protocole de Kyoto, dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
À l'origine, le marché ne s'appliquait qu'aux émissions de CO2, mais il a depuis été élargi pour inclure l'oxyde nitreux et les hydrocarbures perfluorés de certains secteurs.
Ces secteurs comprennent la production d'énergie thermique, la production de chaleur, les raffineries, la fabrication d'acier, la production de fer, la production de ciment et de chaux, la fabrication de verre, la fabrication de céramique, la production de pâte et de papier, la production d'hydrogène et la pétrochimie.
Le marché concerne actuellement plus de 11 000 installations industrielles, représentant environ 45 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne.
Le mécanisme attribue un prix aux émissions de CO2 afin d'encourager les entreprises à réduire leurs émissions.
Si une entreprise produit moins de CO2 que le plafond qui lui est alloué, elle peut vendre son excédent (sous forme de crédit carbone ou quotas d'émission) et recevoir un revenu.
Si une entreprise dépasse son plafond, elle peut acheter des quotas ou des crédits carbone supplémentaires sur le marché ou réduire sa production pour éviter une amende.
L'effet incitatif est clair : l'entreprise gagne financièrement si elle produit moins de CO2 que le plafond alloué, et perd financièrement si elle dépasse la limite.
Le marché européen est établi sur un système de plafonnement et d'échange qui permet l'échange commercial de quotas inférieurs à un plafond fixé ex ante.
Un plafond annuel d'émissions est défini par les États membres, puis réparti entre les installations les plus émissives du continent. Ce plafond est réduit chaque année, l'objectif étant de réduire les émissions de 43 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005.
57 % des quotas sont alloués par un système de mise aux enchères, le reste étant attribué gratuitement aux entreprises.
Vient ensuite le marché secondaire, dans lequel les entreprises peuvent échanger des quotas précédemment alloués.
Ce marché est souvent scruté, car le prix d'équilibre est un marqueur de la rareté relative des quotas.
En février 2021, la Chine a annoncé le lancement de son marché unifié du carbone.
Un marché du carbone facture aux entreprises des quotas pour chaque tonne de gaz à effet de serre émise au cours du processus industriel de l'entreprise. Ainsi, une entreprise est incitée à réduire ses émissions.
Le marché chinois du carbone couvre désormais 2225 centrales électriques fossiles émettant 14 % des émissions mondiales de CO2, ce qui en fait directement le plus grand marché du carbone au monde.
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