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Tout comprendre aux composés organiques volatils (COV)

Gautier Mulak
Gautier Mulak
CEO d'Orki

mis à jour le 28 févr. 2024

Air pollué par les COV

Et si dans l'air qui nous entoure, des substances chimiques invisibles pouvaient nuire à notre santé ? Les composés organiques volatils sont désormais une question de santé publique. Dans cet article, notre équipe vous invite à la découverte de ce qu'on appelle aussi les COV. Invisibles, ils sont présents dans de nombreux produits. Si les particuliers doivent s'en protéger, il appartient aussi aux entreprises de réduire au maximum leur production. Fort heureusement, il existe des labels, mais aussi des innovations technologiques au service de la lutte contre les COV.

Qu’est-ce que les composés organiques volatils ?

Avant toute chose, il est important de comprendre ce que sont les COV, en analysant les atomes qui les composent. Cela permettra de mieux comprendre pourquoi ils posent problème.

Composés organiques volatils : définition

Les composés organiques volatils regroupent tous les composés chimiques contenant du carbone et de l'hydrogène, susceptibles de s'évaporer dans l'air à température ambiante. On les qualifie de volatils, car il dispose d'une certaine capacité à passer d'un état à l'autre. On peut donc les retrouver sous forme liquide, solide ou gazeuse.

On les retrouve dans les produits ménagers, la peinture, les solvants, les produits pétroliers, les parfums ou encore dans différents matériaux de construction. La dispersion des COV dans l’air entraîne une pollution atmosphérique considérable. Il existe des risques avérés pour la santé humaine, mais aussi pour la planète. 

Composés organiques volatils COV dans la peinture

La classification des COV

Il existe plusieurs systèmes pour classifier les composés organiques volatils. On peut les ordonner en fonction de : 

Leur origine, qu’ils soient naturels, ou anthropiques, c'est-à-dire issue de l'activité humaine.

Leur structure chimique, puisqu'on différencie : hydrocarbures aliphatiques, hydrocarbures aromatiques, composés halogénés, composés oxygénés et composés azotés.

Leurs propriétés physiques, puisque certains auront besoin d'une température élevée pour s'évaporer. 

Quelle que soit la classification choisie, il est important de bien connaître les propriétés des COV pour connaître les potentiels impacts sur la santé et sur l'environnement. Cela permet aussi de proposer les bons conseils pour une utilisation plus sécurisée.

Zoom sur les COV les plus répandus 

Pour vous aider à comprendre concrètement les effets de chacun des composés organiques volatils les plus courants, voici quelques explications. 

Acétaldéhyde

L’Acétaldéhyde est un composé qui peut avoir plusieurs origines comme : 

Les feux de forêt,

Certains procédés industriels,

Les autres activités humaines.

Composés organiques volatils COV à cause des incendies

Cette substance est même produite, quand on consomme de l'alcool. Selon les experts de la CIRC, elle pourrait être cancérogène pour l'homme. Une exposition prolongée à une quantité trop importante serait donc potentiellement dangereuse pour la santé. 

Benzène

Le Benzène fait partie des composés potentiellement dangereux. Il peut provenir de : 

L'exposition au carburant automobile,

L'utilisation de benzène, notamment dans les laboratoires,

Des transports utilisant encore les énergies fossiles.

Ici aussi, on retrouve des risques graves pour la santé, comme de plus grandes chances de développer une leucémie, selon le Centre de Lutte contre le Cancer Léon Berard. 

Forme de COV en laboratoire

Formaldéhyde

Vous connaissez peut-être le formaldéhyde sous le nom de formol. C'est un produit cancérogène que l'on retrouve : 

Dans de nombreux produits désinfectants,

Dans le liant utilisé dans de nombreux produits du bâtiment comme la résine,

Dans les laboratoires fabricant des produits qui en contiennent.

Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont contenus dans des produits comme le charbon ou encore le pétrole. C’est au moment de leur combustion que les composés organiques volatils se forment. On peut y être exposé en les utilisant, ou encore à cause du tabagisme. Plus grave encore, ils peuvent être présents dans l'eau ou encore dans l'alimentation. 

Vapeurs et utilisation du charbon

Perchloroéthylène (ou tétrachloroéthylène)

Le Perchloroéthylène est un solvant que l'on utilise par exemple dans les pressings pour le nettoyage à sec. On l'utilise aussi comme dégraissant notamment pour les pièces métalliques. Il est donc assez fréquent que les professionnels de l'industrie l'utilisent.

L'exposition à ces solvants organiques est réglementée. Un professionnel ne doit par exemple pas y être exposé plus de 8h par jour.

D’où viennent les composés organiques volatils ?

D'une manière générale, voici les principales sources des composés organiques volatils. L'identification de leur provenance est un premier pas, pour limiter leur présence autour de nous.

COV et industrie

La principale source de COV est sans aucun doute l'industrie. Dans de nombreux processus de production, en utilisant des produits, mais aussi des méthodes susceptibles de rejeter ces polluants.

Industrie chimique et industrie textile sont souvent pointées du doigt, pour la liste de produits comme l'acétone ou encore les matières plastiques pouvant être utilisés dans le cadre de ce type d'activité. Dans les faits, rares sont les industries à ne pas utiliser des produits dont la volatilité peut être mise en cause dans la pollution de la nature.

COV et produits de consommation

Les COV sont aussi présents dans des produits de consommation courante. Par exemple, quand on achète de la peinture, l'utilisation du produit engendre souvent la formation de composés organiques volatils.

Fort heureusement, il est possible de choisir des produits plus naturels, pour les limiter. 

COV et transport

La combustion des carburants, couramment utilisés dans le transport, entraîne des émissions significatives de COV. Leur évaporation dans l'atmosphère impacte la planète. On peut aussi noter que l'utilisation de la climatisation et du chauffage dans les transports, ainsi que l'usure des pneus contribue aussi au rejet de composés organiques volatils.

Transports routiers et utilisation des produits pétroliers

Quels sont les impacts des COV ?

Pour cerner les enjeux qui entourent le rejet de composés organiques volatiles, il est important de bien comprendre qu'elles peuvent être leurs impacts. Ce n'est pas qu'une question d'écologie. 

Les COV : un problème de santé publique

Une émission prolongée de carbone ou de COV peut avoir plusieurs conséquences sur la santé humaine comme : 

Une irritation des voies respiratoires, pouvant entraîner toux et essoufflement,

Une aggravation des maladies respiratoires chroniques comme l'asthme,

Des réactions allergiques comme des éruptions cutanées ou des démangeaisons,

Des maux de tête, des troubles de la coordination ou encore des perturbations cognitives,

Des risques accrus en cas d'exposition pendant une grossesse,

Des problèmes cardio-vasculaires avec une exposition sur le long terme. 

Pour les personnes appartenant à un groupe de personnes considérées comme vulnérables, l'exposition répétée aux COV peut être d'autant plus grave. Notamment le cas de personnes souffrant déjà de maladies respiratoires.

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L’impact des COV sur l’environnement

L'impact des composés organiques volatiles sur l'environnement n'est plus à démontrer. L'utilisation des solvants organiques ou encore de substances comme les hydrocarbures halogénés entraîne une forme de pollution grave. Cela peut notamment contribuer à la formation de smog ou encore à la pollution atmosphérique.

De façon très concrète, cela dégrade la qualité de l'air extérieur. Outre la dangerosité pour l'homme, il existe un impact concret sur les écosystèmes et la biodiversité. 

Composés organiques volatils : ce que dit la loi

En France, la loi ne propose que des mesures très spécifiques, concernant les composés organiques volatils.

Loi et directive européenne effets COV

L’étiquetage des produits de construction 

Depuis le 1er septembre 2013, les produits de construction et de décoration disposent d'une étiquette indiquant une notation des produits, compte tenu des composés organiques volatils. Ainsi, si vous achetez de la peinture, vous aurez la possibilité de contrôler la notation du produit. Plus la note est proche de A+, moins le produit est susceptible de contenir des produits émettant des COV.

Cette loi est importante, puisqu'elle permet aux particuliers comme aux professionnels du bâtiment de se tourner vers des alternatives plus naturelles. Il sera ainsi possible de mieux contrôler les émissions de carbone, ou encore les quantités de cétone contenues dans les matériaux.

Un manque d’encadrement dans les autres secteurs

Pour réduire au maximum les quantités de composés organiques volatils il est important de légiférer dans de nombreux domaines. En effet, il conviendrait par exemple de proposer des valeurs limites dans la composition de certains produits. On pourrait aussi mieux encadrer les processus industriels, en valorisant les entreprises choisissant des méthodes de production et des composants plus sains.

Le label EMICODE : une solution pour les consommateurs

Outre l'étiquetage proposé en France, on peut choisir ses matériaux de construction grâce à ce qu'on appelle le label EMICODE. Il s'agit d'un label international visant à mieux encadrer les COV. Les produits qui l'obtiennent offrent la garantie du respect de normes très strictes, en matière d'émission de composés organiques volatiles et de substances potentiellement nocives.

Pour pouvoir prétendre à ce label, les fabricants doivent plier leurs produits à une batterie de tests complets. On va notamment mesurer la présence de COV d'aldéhydes, et d'autres substances nocives.

Comment réduire ses émissions de COV ?

Voici différentes méthodes qui pourraient être mises en place par les professionnels comme par les particuliers, pour réduire les émissions de COV.

Les solutions dans l’industrie

Les professionnels de l'industrie jouent un rôle capital pour contribuer à la qualité de l'air environnant. Voici donc les changements qui peuvent être entamés, pour contribuer à la réduction des émissions de carbone, et autres substances dangereuses. Cela pourrait aussi devenir un enjeu économique, puisque de plus en plus de consommateurs sont sensibles aux efforts de l'industrie, pour respecter l'environnement. 

Industrie

Le bilan carbone et l’analyse de cycle de vie du produit

Le bilan carbone et l'analyse de cycle de vie du produit sont deux démarches dans lesquelles nous pouvons vous accompagner. Elle consiste à prendre conscience de l'impact réel d'une activité sur l'environnement, mais aussi potentiellement sur la santé humaine. Elles sont l'occasion de déterminer les émissions de composés organiques volatils issus d'une activité.

Il s'agit généralement d'une première étape indispensable, pour toute entreprise ou groupe souhaitant limiter ses émissions de COV.

Le choix des produits et des matériaux

Le choix des produits et des matériaux est aussi crucial, pour tenter d'agir sur la composition des vapeurs pouvant être émises pendant la phase de production. On pourra utiliser des produits labellisés EMICODE ou encore tenter de réduire les produits contenant des molécules dangereuses comme les cétones, le chlore, le soufre, le chlorure de vinyle, ou tout autre substance de ce type.

L’importance de la ventilation

Les professionnels de l'industrie doivent aussi se doter d'une ventilation adaptée à la nature de leur activité. Cela permet notamment de filtrer l'air, pour limiter l'exposition des équipes aux COV. Il s'agit aussi de réguler la quantité d'humidité, pour éviter leur développement.

Le contrôle de la température et de la pression

Ces deux données sont absolument cruciales, pour tenter de contrôler la quantité de COV. En fonction de la famille à laquelle appartient une molécule, elle peut réagir, à une certaine température ou encore à une certaine pression. Selon les produits utilisés, les industriels doivent donc s'adapter et adapter leur environnement de travail. 

Notre équipe accompagne régulièrement des entreprises, à la recherche des conditions les plus favorables à une réduction des émissions de COV.

Les technologies au services d’une industrie plus propre

La recherche et le développement de l'entreprise peuvent aussi être axés sur la recherche de nouvelles technologies, permettant des processus industriels moins polluants. Il ne s'agit pas seulement de respecter une réglementation, mais véritablement de se challenger, pour une industrie plus verte

Les solutions domestiques

À la maison aussi, les particuliers peuvent contribuer à la réduction de la formation des COV.

Le choix des produits

La fuite du produit polluant est un réflexe de plus en plus courant chez les particuliers. Il s'agit véritablement, dans tous les domaines, de se tourner vers des alternatives plus saines.

De façon très concrète, pour réduire l'exposition aux COV, il est possible de choisir des produits ménagers ne contenant pas certaines molécules. Quand on réalise des travaux, on peut aussi se tourner vers des matériaux disposant du fameux label EMICODE.

Ces petits changements du quotidien peuvent tout changer sur le long terme.

Les bons réflexes

Quelques réflexes peuvent aussi tout changer, pour limiter l'exposition aux COV. Chez vous, vous pouvez donc aussi vous assurer que la ventilation soit suffisante, avec notamment un système de VMC performant. Il s'agit aussi de réguler la quantité d'humidité présente dans une pièce, pour éviter la formation de moisissure, pouvant émettre ce type de substance.

 

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