mis à jour le 15 mai 2024
La voiture électrique est présentée par de nombreux fabricants comme alternative écologique à la voiture thermique. En réalité, le bilan carbone de ce nouveau mode de transport reste discutable, notamment si on prend en compte l'impact de sa conception. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir le bilan carbone de la voiture électrique, lorsqu'elle est sur la route. Vous découvrirez aussi son impact environnemental, depuis sa conception, jusqu'au recyclage de la batterie lithium. Ces informations vous permettront ensuite de savoir si vous souhaitez réellement rouler en électrique.
Avant même de s'intéresser à la thématique du bilan carbone voiture électrique, il est primordial de bien comprendre ce qui se cache derrière ce type de modèle. Sont considérés comme des voitures électriques, les modèles fonctionnant exclusivement grâce à une ou plusieurs batteries rechargeables. Ces dernières stockent de l'électricité pour fournir l'énergie nécessaire au fonctionnement du véhicule.
Il est impératif de bien distinguer les voitures électriques des voitures hybrides. Pour ce second type de modèle, la batterie fonctionne conjointement à un moteur thermique, alimenté par des carburants fossiles.
L'argument numéro 1 des marques de véhicules électriques est le bilan carbone de ce type de véhicule lorsqu'il roule. Pour bien comprendre quels sont les enjeux, il était essentiel pour nous de comparer les performances de la voiture électrique à celle de la voiture thermique.
L'empreinte carbone d'une voiture électrique, quand elle roule, serait neutre. Nombreuses sont les enseignes à parler de véhicules 0 carbone ou encore de voiture verte. L'absence d'utilisation d'énergie fossile permet effectivement de ne pas émettre de CO2 quand le véhicule électrique roule.
En revanche, on ne peut pas parler de bilan carbone neutre pour ce type de voiture. Il est important de prendre en compte la globalité de l'impact environnemental de la voiture électrique, avec sa conception, mais aussi l'impact environnemental de la production de l'électricité qui l'alimente.
On considère ainsi qu'en réalité, la voiture électrique émet 100 g de CO2 par km roulé.
Pour une petite voiture thermique, le bilan carbone est bien plus important que lorsqu'on roule avec une voiture électrique. Ce type de voiture émet entre 200 et 250 g de CO2 par km roulé.
Il est donc véritablement possible de réduire l'empreinte carbone de ses trajets, grâce à une émission de CO2 moins importante, quand on passe aux véhicules électriques. Encore faut-il prendre en compte la taille du véhicule, mais aussi son utilisation.
Pour analyser le bilan carbone d'une voiture électrique, il est important de faire un zoom sur sa fabrication. Les matières utilisées dans la conception des batteries, mais aussi les procédés industriels ont un impact sur la planète.
Sur le site de l'UFC Que Choisir, il est possible de découvrir les chiffres correspondant à la production d'un véhicule électrique. On peut alors parler d'une dette de départ pour ce type de véhicule.
On considère par exemple que la production d'une simple citadine électrique serait responsable de l'émission de plus de 5 tonnes de CO2. Il faut plus de 10 tonnes de CO2 pour produire une berline compacte. On atteint presque les 15 tonnes de CO2 pour la production d'un SUV électrique, comme il s'en vend de plus en plus sur le marché.
Pour faire une analyse éclairée des données précédemment présentées, il est important de comparer l'impact de la fabrication d'une voiture électrique à celle de la fabrication d'une voiture thermique. Pour une voiture compacte, fonctionnant au diesel, il faut moins de 5 tonnes de CO2 pour la production.
Cela signifie que l'impact d'une voiture thermique compacte est moins important que celui d'une citadine électrique. Il y a donc encore des progrès à faire sur les méthodes utilisées, mais aussi sur les différents matériaux utilisés dans la conception de ce type de produit. Les avancées technologiques pourraient prochainement permettre de mieux maîtriser la quantité de gaz à effet de serre émise.
Le bilan carbone d'une voiture électrique est alourdi par les matières utilisées dans la conception des batteries. En effet, la plupart d'entre elles utilisent des métaux rares comme le cobalt, le lithium ou encore le nickel. Ces ressources non-renouvelables sont extraites dans des conditions nécessitant une pollution importante.
Par ailleurs, d'un point de vue éthique, les conditions d'extraction de ces matières sont souvent discutables pour les travailleurs.
Fort heureusement, les évolutions technologiques permettent de compter sur d'autres matières. Prochainement, les véhicules pourraient par exemple être équipés de batteries au silicium, réduisant encore l'impact environnemental de ces véhicules.
Malgré une empreinte carbone discutable, le choix d'une voiture électrique reste écologique. Voici quelques-uns des arguments qui pourraient vous convaincre.
Avant toute chose, il est important d'analyser la totalité du cycle de vie d'une voiture électrique pour la comparer à celui d'une voiture thermique. La voiture électrique reste néanmoins moins polluante qu'une voiture thermique, sur la totalité de sa durée de vie.
En effet, une fois la batterie produite, le véhicule émet si peu de gaz à effet de serre, qu'il compense le fort impact de sa production. On considère ainsi que la voiture électrique sera deux fois moins polluante que son équivalent thermique.
Acheter une voiture électrique, c'est aussi contribuer immédiatement à une meilleure qualité de l'air. Chaque véhicule thermique retiré du parc automobile français est une voiture de moins, qui rejette de lourdes quantités de CO2 à cause de l'utilisation de carburants comme le diesel ou encore l'essence.
À terme, cela pourrait par exemple rendre les centres-villes plus respirables, grâce à une pollution moindre.
La voiture électrique, c'est aussi l'opportunité de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, en diminuant sa consommation de carburant comme de l'essence ou encore du diesel. Cela permet effectivement de réduire les émissions de carbone, grâce à l'utilisation d'une batterie complètement indépendante de ce type d'énergie.
L'électricité est ainsi perçue comme une énergie plus verte que les autres carburants permettant d'alimenter les véhicules thermiques. Il s'agit donc d'une alternative bas carbone privilégiée par de nombreux particuliers.
Pour finir, la recharge d'une voiture électrique est moins chère qu'un plein à la pompe, que vous rouliez à l'essence, au diesel ou même au bioéthanol. Il est possible de parcourir 100 km avec une voiture électrique, avec un budget de seulement 2,65 €, selon une étude de Qovoltis.
Il s'agit en général du tarif constaté quand on effectue une recharge depuis une borne domestique. Pour un plein équivalent sur une autre borne, les 100 km peuvent coûter jusqu'à 20 €. Il est donc impératif de comparer les prix avant de recharger sa batterie.
Les premiers véhicules électriques étaient compatibles avec une utilisation sur des petits trajets. En effet, leur autonomie ne permettait pas de se lancer dans des trajets de plus de quelques centaines de kilomètres.
Les fabricants rivalisent d'ingéniosité, pour proposer des voitures disposant d'une autonomie de plus de 400 km. L'électrique n'est donc plus un frein, pour ceux qui souhaitent effectuer de longs trajets.
Par ailleurs, on observe un développement important des bornes disponibles aux quatre coins de la France. Il est donc possible, grâce aux fonctionnalités de charge rapide, de pouvoir prolonger l'autonomie de sa batterie, pour effectuer un trajet long.
De nombreuses associations dénoncent le greenwashing autour des voitures électriques. Voici quelques éléments mis en avant par ces dernières.
Il est reproché aux marques de véhicules proposant des voitures électriques de ne pas communiquer sur le fameux impact de la fabrication d'une voiture électrique. Sans cette information, le consommateur n'est pas parfaitement éclairé sur les effets de son achat sur la planète.
Ainsi, si la voiture électrique va compenser l'impact de sa fabrication avec une utilisation sur le long terme, il est crucial de communiquer davantage sur la quantité de CO2 émise pour sa production. Dans la réalité, si la voiture électrique est considérée comme bas carbone, elle est loin du zéro carbone annoncé par certaines marques.
On reproche aussi un manque de communication sur le mix énergétique permettant d'obtenir l'électricité qui alimente les voitures. En effet, la France doit encore progresser sur la part d'énergie renouvelable utilisée dans son mix énergétique.
L'utilisation du pétrole, du nucléaire ou encore du charbon pose effectivement problème. Les objectifs fixés à 2050 restent encourageant, pour les technologies fonctionnant à l'électrique.
On considère que 70 à 90 % des batteries des véhicules électriques sont recyclables. En revanche, le procédé de démantèlement de ces dernières, pour pouvoir recycler séparément chacun des matériaux utilisés est complexe. Ici aussi, il y a donc encore des progrès à faire pour atteindre l'objectif d'une batterie 100 % recyclable, via des procédés plus simples.
Pour vous permettre de juger du bilan carbone d'une voiture électrique, il était important pour nous de revenir sur son cycle de vie. Il se compose de plusieurs étapes :
L'extraction des matières premières, qui est une étape polluante dans la conception d'une voiture électrique, avec une empreinte carbone importante,
La conception de la batterie, responsable à elle seule de 45 % de la pollution totale d’une voiture de ce type,
La conception de la voiture,
Le transport jusqu'au client final,
L'utilisation du véhicule,
La production d'électricité pour recharger la batterie,
La fin de vie, avec l'éventuel recyclage de certaines pièces.
Pour permettre aux consommateurs de juger de la pertinence de l'achat d'un véhicule électrique, il pourrait être utile d'être plus transparent sur le cycle de vie de ce type de produit. On pourrait alors prendre conscience de l'empreinte carbone véritable de ce type d'acquisition.
Les voitures électriques disposent de nombreux arguments pour convaincre les automobilistes. Il leur appartient aussi d'adopter les bons gestes, pour réduire au maximum leur impact sur le climat, en faisant une bonne utilisation de leur véhicule électrique.
Il peut tout d'abord être pertinent d'installer une borne électrique à domicile. Il existe des aides pour ce type de construction. Le consommateur pourra alors choisir d'utiliser des énergies renouvelables, comme des panneaux solaires, pour produire l'électricité permettant d'alimenter sa voiture. Il s'agit ici de mieux maîtriser les émissions ayant permis de produire l'électricité.
Il faut ensuite respecter rigoureusement les consignes d'utilisation du fabricant. En effet, une batterie bien traitée est une batterie qui dure dans le temps. Le fait de toujours attendre le niveau minimum de batterie pour recharger peut par exemple amoindrir les performances de cette dernière. Il y aura donc éventuellement besoin de la changer en cours de vie du véhicule.
Si les quelques inconvénients de la voiture électrique vous dissuadent d'acquérir ce type de véhicule, voici des alternatives dont l'empreinte carbone paraît plus raisonnable.
Vous pouvez tout d'abord choisir de miser sur les transports en commun, s'ils sont assez nombreux autour de chez vous.
Parmi les meilleurs élèves, on peut citer le train, qui permet de se déplacer à moindre impact sur l'environnement. On considère effectivement qu'un trajet en train classique pollue plus de 30 fois moins qu'un trajet avec une voiture thermique.
Si l'autonomie des voitures électriques ne correspond toujours pas à l'utilisation que vous souhaitez faire de votre véhicule, vous pouvez aussi miser sur les voitures hybrides. Elles permettent un relais entre l'électrique et le thermique, pour réduire votre consommation de carburant. De façon très concrète, pendant les phases d'accélération, le thermique prend le relais de l'électrique pour apporter plus de puissance. Vous profitez aussi d'une autonomie accrue.
Il existe deux types de voitures hybrides. Certaines se rechargent en roulant. L'électrique n'est alors qu'une aide au thermique. Si vous choisissez une voiture hybride rechargeable, vous pouvez choisir de rouler au 100 % électrique sur toute la durée d'un trajet.