Empreinte carbone
Entreprises

Émissions de CO2 par secteur d'activité en France et dans le monde

Gautier Mulak
Gautier Mulak
CEO d'Orki

mis à jour le 28 févr. 2024

Le bilan carbone est un outil permettant de mesurer les émissions de gaz à effet de serre d'une entreprise, d'une organisation ou d'un pays. L'empreinte carbone, quant à elle, est le total des émissions de gaz à effet de serre produites par un individu, une entreprise ou un pays au cours de leur cycle de vie.

Répartition sectorielle des émissions par zone géographique

Émissions de CO2 par secteur d'activité : Monde

Au niveau mondial, les émissions de gaz à effet de serre par secteur d'activité sont principalement liées à l'énergie, l'industrie et les transports, mais dans des proportions différentes. Selon les données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), en 2019, le secteur de l'énergie était responsable de près de 75 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, suivi de l'industrie (21 %) et des transports (14 %).

Émissions de CO2 par secteur d'activité : États-unis

Selon les données de l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (EPA), en 2019 (les données les plus récentes disponibles), la répartition sectorielle des émissions de CO2 aux États-Unis était la suivante :

  • Secteur de l'énergie : 34,1 %
  • Industrie : 22,0 %
  • Transport : 29,6 %
  • Agriculture, forêt et autres : 9,5 %
  • Résidentiel et commercial : 4,9 %

Émissions de CO2 par secteur d'activité : Chine

La répartition sectorielle des émissions de CO2 en Chine dans ma réponse précédente. Selon les données de l'Agence de protection de l'environnement de Chine (SEPA), en 2019 (les données les plus récentes disponibles), la répartition sectorielle des émissions de CO2 en Chine était la suivante :

  • Secteur de l'énergie : 72,1 %
  • Industrie : 23,9 %
  • Transport : 2,8 %
  • Agriculture, forêt et autres : 1,2 %

Émissions de CO2 par secteur d'activité : France

En France, les émissions de gaz à effet de serre par secteur d'activité sont principalement liées à l'énergie, l'industrie, les transports, le bâtiment et les déchets. Selon les données de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), en 2018, le secteur des transports était responsable de près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre en France, suivi de la production d'électricité (22 %), l'industrie et la construction (13 %). Le secteur des déchets représentait quant à lui 2 % des émissions de gaz à effet de serre en France.

Les limites de la répartition en fonction des secteurs

Il est difficile de dresser un tableau précis des émissions par secteur d'activité et zone géographique.

Les chiffres mentionnés sont des estimations qui regroupent plusieurs groupes de l'industrie agroalimentaire, de l'industrie du plastique et de l'industrie automobile sous la même appellation.

En effet, il est difficile de calculer exactement l'empreinte carbone de chaque secteur industriel en particulier, car les émissions de GES sont souvent liées à plusieurs activités et industries.

Empreinte carbone détaillée par secteurs d'activité

Empreinte carbone du secteur énergie

Le secteur de la production d'énergie est responsable de 25 % des émissions de carbone dans le monde. Les énergies fossiles, limitées en quantité, représentent encore plus de 80 % de l'énergie mondiale, avec le pétrole en tête avec 33 %, suivi du charbon à 27 % et du gaz naturel à 22 %.

Vers une électricité décarbonée

L'épuisement de ces ressources est de plus en plus préoccupant et la combustion de ces énergies est également une source importante de gaz à effet de serre. Face à l'urgence du réchauffement climatique et aux enjeux de développement durable, les énergies renouvelables font bonne figure.

Elles ne sont pas exemptes d'émissions de gaz à effet de serre, en particulier lors de leur production. Par exemple, la fabrication de panneaux solaires photovoltaïques peut être associée à des émissions liées à l'utilisation d'énergies fossiles dans les usines de production.

Bien que l'empreinte carbone des énergies renouvelables puisse être liée à leur production, elle reste généralement inférieure à celle des énergies fossiles. Selon l'ADEME, parmi les énergies renouvelables, la biomasse est l'une des plus polluantes avec une empreinte estimée à 38 gCO2e/KWh.

En comparaison, le gaz naturel, considéré comme l'énergie fossile la moins polluante, a une empreinte estimée à 443 gCO2e/KWh, soit environ 10 fois plus élevée.

Empreinte carbone agriculture

Selon l'ADEME, le bilan carbone de l'agriculture en France représenterait environ 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays, ce qui en fait le deuxième poste d'émissions, avec 85 MtC02 émis en 2019, dont 11 Mt de CO2 liés à la consommation d'énergie par les équipements agricoles et sylvicoles. Les émissions de GES de l'agriculture auraient diminué de 6% entre 1990 et 2017.

Selon les données de l'ADEME, l'élevage est responsable de 70% des émissions nationales de méthane (CH4) en France, tandis que la culture des sols (fertilisation minérale et organique) représente environ 74% des émissions nationales de protoxyde d'azote (N2O).

Le méthane et le protoxyde d'azote sont des gaz à effet de serre qui ont un impact significatif sur le réchauffement climatique. Le méthane, qui est principalement produit par les pets et rots des bovins, a un potentiel de réchauffement climatique 28 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone.

Le protoxyde d'azote a quant à lui un potentiel de réchauffement climatique 310 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone.

Information importante

Si vous souhaitez creuser davantage l'empreinte carbone de l'agriculture, vous pouvez lire cet article.

Empreinte carbone du secteur industrie manufacturière et autres industries

Dressé le bilan carbone de l'industrie est compliqué de par son interconnexion avec les autres secteurs. Cependant, les émissions de CO2 provenant du secteur de l'industrie sont principalement liées à la production d'acier, de ciment et de produits chimiques, qui nécessitent de grandes quantités d'énergie. Elles sont également liées à la transformation des matières premières en produits finis, ainsi qu'à la gestion des déchets industriels.

Empreinte carbone des transports

Les transports sont l'un des principaux contributeurs en France, avec 31 % des émissions nationales.

Selon divers facteurs, comme le modèle de véhicule, son âge et son pays de fabrication, l'empreinte carbone des différents modes de transport peut varier considérablement.

Par exemple, l'empreinte carbone de l'avion est l'une des plus élevées, avec une fourchette allant de 145 à 285 g de CO2 par passager et par kilomètre parcouru. Pour le transport routier, la voiture notamment, l'empreinte carbone est estimée de 100 à 150 g par kilomètre et par passager.

En comparaison, le train est un mode de transport beaucoup moins polluant, avec des émissions allant de 2,4 g de CO2 par kilomètre pour le TGV à 29,4 g pour les TER. Le bilan carbone du transport de marchandises et de voyageurs doit également être pris en compte, ainsi que l'extraction et le transport des matières premières nécessaires à la conception des véhicules et la production de carburant ou d'électricité.

Malgré des efforts pour réduire l'empreinte carbone des transports, ce secteur reste le seul en France à n'avoir pas réduit ses émissions depuis 1990. Il est donc crucial de mettre en place des solutions pour décarboner le secteur, telles que la promotion de la mobilité durable et la transition énergétique.

Information importante

Si vous souhaitez creuser davantage l'empreinte carbone des transports, vous pouvez lire cet article.

Empreinte carbone de la construction

Le secteur de la construction est un contributeur important aux émissions de gaz à effet de serre, notamment à cause de l'utilisation de matériaux à base de produits fossiles comme le ciment et le béton armé. En 2019, la construction de nouveaux bâtiments a représenté environ 60% de l'empreinte carbone de ce secteur. L'empreinte carbone du béton seul peut atteindre jusqu'à 400 kgCO2e par mètre cube. Pour réduire ces émissions, il est important de promouvoir des modes de construction durables utilisant des matériaux biosourcés.

Information importante

Si vous souhaitez creuser davantage l'empreinte carbone du bâtiment, vous pouvez lire cet article. Pour l'empreinte carbone des principaux matériaux de construction, cette étude permet d'approfondir le sujet.

Empreinte carbone des banques

Selon une étude publiée conjointement par Les Amis de la Terre France et Oxfam France en 2019, les émissions de gaz à effet de serre issues des activités de financement et d’investissement de 2018 des 6 principales banques françaises dans les énergies fossiles sont alarmantes. En effet, l'empreinte carbone de ces banques représente environ huit fois les émissions de GES de la France entière. Chacune de BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale émettrait individuellement plus que le territoire français.

Bilan carbone du numérique

Le numérique est un secteur qui contribue significativement aux émissions de GES. Selon un rapport du Sénat français, le numérique est responsable de 2,5% des émissions de GES en France, soit environ 16,9 millions de tonnes de CO2e. Un autre rapport indique que le numérique est à l'origine de 3,7% des émissions totales de GES et de 4,2% de la consommation mondiale d'énergie.

L'empreinte carbone du numérique comprend plusieurs facteurs, tels que la production et l'utilisation d'équipements électroniques, le traitement et le stockage de données dans les datacenters, et l'utilisation des réseaux et infrastructures nécessaires pour transmettre les données. Selon l'Insee et le groupe de réflexion The Shift Project, 44% de l'empreinte carbone du numérique peuvent être attribuées à la production de terminaux, de centres informatiques et de réseaux, tandis que 56% peuvent être attribuées à leur utilisation.

On compte actuellement plus de 9 milliards d'équipements et 45 millions de serveurs dans le monde, qui sont responsables de près de 10% de la consommation d'électricité mondiale. En 2016, les réseaux de télécommunications et les data centers ont consommé près de 416 térawattheures d'électricité à l'échelle internationale, soit près de la consommation totale de l'ensemble de la France (473 térawattheures).

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Vous pouvez lire cet article pour plus de détails.

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