mis à jour le 28 févr. 2024
Dans un contexte où la lutte contre le réchauffement climatique devient une priorité, nombreux sont les acteurs à rechercher de nouvelles solutions de transport. Les drones, déjà utilisés par certaines communes en remplacement des feux d'artifice, représentent une solution de choix. Ils permettent effectivement de livrer courrier et colis, avec un impact environnemental qui semble plus modéré que n'importe quel autre véhicule.
Notre équipe vous propose de faire toute la lumière sur le potentiel de cette technologie, pour les entreprises souhaitant transformer leurs modes de livraison.
Avant toute chose, il est important de faire le point sur toutes les applications possibles, pour une entreprise souhaitant se munir d'une flotte de drones. Ces appareils ont plusieurs utilités, en fonction des technologies dont ils sont dotés. On pourra les utiliser pour :
Assurer la surveillance d'un site,
Effectuer un travail de cartographie,
Livrer des marchandises,
Faire de la photo ou de la vidéo,
Répandre des produits phytosanitaires avec précision dans le domaine de l'agriculture,
Prendre des mesures comme la qualité de l'air, de l'eau ou du sol,
Suivre l'évolution de la faune,
Surveiller un stock ou faire des inventaires.
Vous l'aurez compris, l'utilisation d'un drone peut occuper une place importante, notamment dans la gestion de la Supply Chain d'une entreprise. Ces applications restent néanmoins très diverses, et peuvent correspondre à de nombreux secteurs d'activité.
En France, la livraison de marchandises par drone n'en est qu'à ses balbutiements. La Poste a mis en place une flotte de drones, notamment pour atteindre des villages éloignés dans les alentours de Grenoble. Certaines entreprises comme Cdiscount ou encore DPD envisagent le drone comme la solution de livraison de demain. Dans les faits, ces petits appareils volants sont encore loin de remplacer les véhicules traditionnellement utilisés.
Le bilan carbone de la livraison par drone est sans aucun doute bien meilleur que celui de la livraison avec un camion diesel. Cette seconde alternative est celle qui est principalement utilisée en France actuellement. Selon une étude de Carnegie Mellon University, l'utilisation d'un drone pour un petit colis émet en moyenne 84 % de moins de gaz à effet de serre qu’un camion diesel. Il utilise aussi 94 % d'énergie en moins que ce dernier.
La livraison d'un petit colis et mettrai seulement 70 g de CO2.
La livraison avec des drones peut permettre à une entreprise de :
Réduire l'impact environnemental du transport de marchandises et de la livraison,
Réorganiser les ressources humaines engagées pour la livraison,
Maîtriser les coûts du transport en choisissant une énergie moins chère,
Diminuer les délais de livraison, en évitant les problèmes de trafic autoroutier,
Donner une image moderne, à travers l'utilisation d'une solution innovante.
Les particuliers ont réellement commencé à entendre parler de la livraison par drone au moment de la crise de covid 19. Ces derniers s'imposaient alors comme une opportunité de pouvoir livrer, sans mettre en danger les professionnels de la livraison.
La technologie des robots de livraison autonome parvient aussi à convaincre les particuliers. Selon une étude de 2020, dont les résultats sont exposés par ScienceDirect, 60 % des particuliers seraient prêts à payer plus pour la livraison, si cette dernière était effectuée par un drone. Conviction écologique ou besoin de recevoir des marchandises plus rapidement, le grand public semble largement ouvert à la discussion.
Pour mieux comprendre l'empreinte carbone des drones, il est utile de la comparer aux autres modes de livraison plus courants.
Selon les données du CITEPA , la livraison d'un colis à l'aide d'un camion diesel émet en moyenne 92 g de CO2. La différence est faible, par rapport à une livraison par drone, qui émet en moyenne 70 g de CO2. Cela s'explique par le fait qu'en général, il faut un drone pour livrer un colis, alors qu'un camion est susceptible de transporter plusieurs centaines de paquets.
Par ailleurs, on peut souligner le fait que l'utilisation d'un drone ne nécessite pas d'utilisation de carburant comme le diesel.
Il est assez difficile de trouver des informations sur la quantité de CO2 émise pour livrer un colis à l'aide d'un véhicule électrique. Selon l’ADEME, pour un même trajet, un véhicule électrique émet 22 % de CO2 en moins qu'un véhicule fonctionnant au diesel. L'impact environnemental en termes d'émission de CO2 serait donc d'environ 72 g par colis.
L'empreinte carbone semble donc très similaire à celle de la livraison de colis avec des drones.
Il était pertinent pour nous de comparer les modes de livraison à celle d'un vélo électrique. Cette solution est de plus en plus utilisée, notamment par la Poste. Il rejette seulement 20 g de CO2, pour 100 km parcouru et permet de transporter plusieurs colis à l'aide d'une remorque. Si les chiffres manquent pour effectuer une comparaison précise avec un camion fonctionnant au diesel ou avec un drone, cela laisse donc présager que l'empreinte carbone de la livraison en vélo électrique est la meilleure du marché.
La livraison par drone n'est pas la solution miracle, pour résoudre l'impact des transports de marchandises sur la planète. Il existe encore de nombreuses limites, auxquelles il faudra faire face grâce aux innovations technologiques.
Tout d'abord, en France, la loi indique qu'il est interdit de faire voler un drone en centre-ville, près d'une zone militaire ou encore près d'un aéroport. Cela signifie donc que l'intégralité du territoire français n'est pas éligible à ce nouveau mode de livraison.
S'il s'agit d'une solution de choix, en campagne, ou dans les zones difficiles d'accès, une cartographie précise des zones survolables est indispensable. Cela restreint l'utilisation des drones pour remplacer les camions.
Il faut en moyenne débourser 2000 € pour acheter un drone de livraison, quand une entreprise choisit d'acquérir une flotte. Il est important de souligner que la capacité de livraison des drones est bien inférieure à celle d'un camion qui peut transporter plusieurs centaines de colis. On ne peut donc pas simplement opposer le prix d'un drone à celui d'un camion. Un calcul est nécessaire, de la part des personnes chargées de la gestion de la Supply Chain, pour savoir si le coût d'acquisition de la flotte de drone est plus avantageux que celle de l'acquisition d'une flotte de véhicules.
Les drones peuvent aussi s'abîmer en vol ou être volés. Le colis peut lui aussi être volé plus aisément que lorsqu'il est transporté par la main humaine. Ici aussi, les données manquent pour chiffrer les risques pris. Il s'agit donc d'un nouveau sujet pour les assureurs, qui doivent proposer des solutions cohérentes aux entreprises souhaitant se doter de robots de livraison.
L'automatisation de la livraison par les drones entraîne aussi de nouveaux enjeux techniques pour les entreprises. Il faudra tout d'abord recruter des professionnels de la logistique par drone. Cette compétence reste très rare, compte tenu de la jeunesse de ce nouveau marché. Une étude est aussi essentielle, pour anticiper les contraintes techniques auxquelles pourraient faire face les clients.
Aussi, les drones ne peuvent pour le moment être utilisés que pour les petits colis. On est donc loin du remplacement total des autres véhicules présents sur le marché.
Pour finir, pour mesurer l'empreinte carbone des drones, la simple appréciation des émissions de CO2 n'est pas suffisante. Il faudrait aussi s'intéresser à l'analyse de cycle de vie du produit, pour connaître l'empreinte environnementale globale d'un drone.
Si cette technologie semble prometteuse, il y a donc encore des progrès à faire en la matière. Des tests doivent être effectués sur le terrain, pour s'assurer qu'il s'agit bien d'une solution pertinente. Les évolutions technologiques à venir pourraient bien permettre à cette solution émergente de devenir un moyen de transport privilégié pour nos colis. Il appartient donc aux entreprises de s'emparer du sujet dès maintenant, pour anticiper la transition.
