mis à jour le 1 déc. 2022
Les objectifs climats de Vinci, et d'autres entreprises ayant une trajectoire certifiée SBT, s'expriment en ces termes :
De tels objectifs s'accompagnent d'un bilan carbone détaillé, lui-même découpé en plusieurs scopes. Ce bilan carbone, publié généralement dans le rapport RSE, détaille les gaz à effet de serre rejetée par l'activité de l'entreprise. Il s'accompagne d'un plan d'action détaillé contre le changement climatique.
Comment interpréter de tels objectifs ? Que mettre, concrètement, derrière la notion de scopes ?
Le Protocole des GES, aussi appelé GHG Protocol, a été créé à la fin des années 1990 pour permettre aux entreprises de mesurer et de déclarer les gaz à effet de serre émis. Cette empreinte carbone sert avant à identifier des pistes d'amélioration pour les entreprises concernées.
La première édition de la norme d'entreprise a été publiée en 2001, et elle a depuis été mise à jour pour inclure trois champs d'application : " Scope 1 " (émissions directes liées à la combustion), " Scope 2 " (émissions indirectes de l'électricité) et " Scope 3 " (autres émissions indirectes).
C'est en octobre 2011 que le troisième champ d'application a été créé : "Scope 3". Ces fameux scopes 1, 2 et 3 se retrouvent également dans la norme ISO 14064 initialement publiée en 2006.
Il existe aussi des initiatives internationales visant à inciter les entreprises à publier des données, telles que : Le Carbon Disclosure Project (CDP) et le Institutional Investors Group on Climate Change (IIGCC). Ces initiatives reprennent par ailleurs la notion de scope. Le GHG Protocol reste la plus utilisée dans le monde.
En France, la méthode Bilan Carbone, développée par Association Bilan Carbone (ABC), reprend aussi la catégorisation des GES émis par scopes.
Il s'agit de grandes catégories des GES émis par l'entreprise. L'ensemble des trois scopes permettent d'associer une empreinte carbone à une activité d'entreprise. Le bilan carbone permet d'identifier les sources de gaz à effet de serre émis, et ainsi permettre à l'entreprise d'améliorer sa performance climatique.
Le scope 1 couvre toutes les émissions directes résultant des activités d'une entreprise, qu'elles soient liées à la combustion ou aux processus. En d'autres termes, il s'agit des émissions rejetées directement dans l'atmosphère par une installation appartenant à l'entreprise ou exploitée par elle.
Le champ d'application 2 couvre toutes les émissions indirectes liées à l'électricité consommée par une entreprise. Autrement dit, il s'agit des émissions rejetées indirectement dans l'atmosphère à la suite de la production d'électricité utilisée par une installation appartenant à l'entreprise ou exploitée par elle.
Le champ d'application 3 couvre toutes les autres émissions indirectes. En d'autres termes, il s'agit des émissions rejetées indirectement dans l'atmosphère à la suite d'activités ou à l'achat produits/services qui ne sont pas détenus ni contrôlés par l'entreprise.
Chaque grande catégorie est divisée en postes. La méthodologie Bilan Carbone en dénombre 22. Elles permettent d'affiner la catégorisation des émissions.
Ci-dessous une vue d'ensemble des scopes et des catégories.
Les GES de scope 1 sont celles qui sont rejetées directement dans l'atmosphère par une installation détenue ou exploitée par l'entreprise. Il s'agit notamment des émissions dues à la combustion (sources fixes de combustion, le torchage de gaz), des émissions liées aux procédés (la production d'acier ou de ciment) et des émissions fugitives (l'extraction de pétrole ou de gaz naturel).
Afin de calculer les émissions directes de GES émises pour le scope 1, on procède généralement à partir des données dites d'activité, par exemple, le nombre de litres de carburant consommé. Il convient de procéder ainsi :
1. Obtenir les facteurs d'émission de GES pour le type de carburant utilisé ;
2. Calculer la quantité de carburant consommé à l'aide des données de consommation
3. Multiplier la quantité de carburant par le facteur d'émission de GES pour obtenir les émissions en CO2e (équivalent CO2).
Les GES du scope 2 sont celles qui sont rejetées indirectement dans l'atmosphère suite à la production d'électricité utilisée par une installation détenue ou exploitée par l'entreprise. Il peut s'agit, par exemple, les émissions provenant de l'électricité achetée sur le réseau ou produite sur place (y compris le refroidissement, la ventilation et l'éclairage).
Il existe deux postes liées à ce périmètre :
Le calcul des émissions du champ d'application 2 se fait habituellement par une approche de consommation énergétique. Cela implique de calculer les émissions provenant de l'électricité consommée (kWh) et en les multipliant par le facteur d'émission correspondant.
Les GES du périmètre 3 sont toutes les autres émissions indirectes. Elles comprennent les émissions liées à la production de biens, de services ou d'électricité achetés par une installation appartenant à l'entreprise ou exploitée par elle.
Mais également les GES émis liées aux voyages d'affaires et aux déplacements domicile-travail, jusqu'à la prise en compte des émissions liées à l'utilisation des produits vendus.
Le scope 3 considère l'impact d'une entreprise sur la chaîne de valeur.
On divise souvent le scope 3 en 2 deux phases : amont et aval de la chaîne de valeur.
La méthodologie du Bilan Carbone comporte 17 postes pour le scope 3, dont :
Pour résumer, voici un exemple du bilan GES d'Hermès International :
La lecture des bilans carbone des grandes entreprises montre que pour la plupart, les scopes 1 et 2 représentent un pourcentage infime du total. La cartographie des émissions selon cette méthode apparaît limitée et nécessite une reclassification plus globale entre les émissions directes et indirectes de l'entreprise.
La loi française évolue d'ailleurs en ce sens. Si, jusqu'à maintenant, le bilan GES se restreignait aux scopes 1 et 2, le scope 3 devient obligatoire à partir de 2023.
Cette classification est une nécessité pour comprendre l'empreinte carbone d'une organisation, mais également incomplète. Les émissions générées par les activités d'une entreprise sont souvent difficiles à quantifier. Par exemple, l'Internet des objets et le numérique nécessitent de nouvelles méthodes et de nouveaux calculs qui ne rentrent pas dans les périmètres existants.
Ces articles pourraient vous intéresser :